Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/237

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cette histoire. Emilie ne répondit pas, et Annette répéta.

— Ne craignez rien de mon indiscrétion, répondit Emilie ; mais souffrez que je vous engage, ma bonne Annette, à être fort discrète vous-même, et à ne jamais découvrir à personne ce que vous venez de me confier. Le signor Montoni, comme vous dites, pourroit fort bien se mettre en colère, s’il en entendoit parler. Mais quelles recherches fit-on au sujet de cette malheureuse dame ?

— Oh ! une grande quantité, mademoiselle ; car monsieur avoit des droits directs sur le château, comme étant le plus proche héritier, et on dit que les juges, les sénateurs ou d’autres, déclarèrent qu’il ne pourroit prendre possession du château, que lorsque bien des années seroient écoulées ; et que, si après tout cela, la dame ne se retrouvoit pas, cela seroit aussi bon que si elle étoit morte, et que le château seroit à lui : ainsi il est à lui. Mais l’histoire courut, et il se répandit plusieurs rapports, mais si étranges, mademoiselle, que je n’ose pas vous les dire.

— Cela est encore étrange, Annette, dit Emilie en souriant et sortant de sa rêverie ; mais quand la signora Laurentini a