Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/57

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les soutenir : la surprise eût été moins grande, si elle avoit entendu la veille ce que madame Chéron n’avoit point oublié, que Valancourt étoit le neveu de Madame Clairval.

Emilie ne connut pas les secrets motifs de sa tante ; mais le résultat fut une visite que Valancourt fit le soir, et que madame Chéron reçut seule. Ils eurent un fort long entretien avant qu’Emilie fût appelée. Quand elle entroit, sa tante péroroit avec complaisance, et les yeux de Valancourt, qui se leva avec vivacité, étinceloient de joie et d’espérance.

Nous parlions d’affaires, dit madame Chéron : le chevalier me disoit que feu M. Clairval étoit frère de la comtesse de Duverney, sa mère : j’aurois voulu qu’il m’eût parlé plutôt de sa parenté, avec madame Clairval, je l’aurois regardée comme un motif très-suffisant pour le recevoir dans ma maison. Valancourt salua, et alloit se présenter à Emilie ; madame Chéron le prévint. J’ai consenti que vous reçussiez ses visites, et quoique je ne prétende m’engager par aucune promesse, ou dire que je le considérerai comme mon neveu, je permettrai votre liaison, et je regarderai l’union qu’il désire comme un événement qui