Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/109

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à ce qu’ils disent. Je sais qu’il y a long-temps.

Emilie continuoit à examiner le portrait.

— Je pense, reprit Annette, que monsieur devroit le placer dans une plus belle chambre que celle-ci. À mon avis, le portrait de la dame dont il tient ses richesses devroit être logé dans l’appartement d’honneur. Mais il peut avoir quelque raison pour ce qu’il fait ; et bien des gens prétendent qu’il a perdu ses richesses tout aussi bien que la reconnoissance. Chut, mademoiselle, pas un mot de cela, ajouta promptement Annette en mettant un doigt sur sa bouche. Mais Emilie étoit trop absorbée pour entendre ce qu’elle avoit dit.

— C’étoit une belle dame assurément, continua Annette, et monsieur pourroit, sans rougir, le faire porter au grand appartement où se trouve le tableau voilé. Emilie se retourna. Mais quant à cela, on ne l’y verroit pas mieux qu’ici ; j’en trouve toujours la porte fermée.

— Sortons d’ici, dit Emilie, et laissez-moi, Annette, vous le recommander encore. Soyez très-réservée dans vos discours, et ne laissez pas soupçonner que vous sachiez la moindre chose au sujet de ce tableau.