Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/146

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seconde fois, point de réponse ; il lui vint à l’esprit qu’un de ces étrangers arrivés dernièrement au château, avoit découvert sa chambre, et s’y rendoit avec une intention alarmante. La terreur n’attendit pas la conviction ; et l’idée de l’isolement où elle étoit l’accrut au point qu’elle en fut presque hors d’elle-même. Elle regarda la porte qui menoit à l’escalier. Elle écoutoit avec inquiétude en frissonnant toujours que le bruit ne se répétât. Enfin elle imagina qu’il pouvoit bien être venu de cette porte même, et voulut s’échapper par celle du corridor. Elle s’en approcha toute tremblante. Elle frémissoit de l’ouvrir, et que quelque personne ne la guettât. Tout-à-coup elle entendit un léger soupir fort près d’elle, et demeura certaine qu’il y avoit quelqu’un derrière la porte ; mais la serrure en étoit fermée.

Pendant qu’elle écoutoit encore, le même soupir se fit entendre plus distinctement et sa terreur ne diminua pas. Crieroit-elle au secours ? que falloit-il faire ? car elle entendoit toujours respirer.

Son anxiété devint si forte, qu’elle se détermina à ouvrir la fenêtre pour appeler du secours. Pendant qu’elle se disposoit à le faire, il lui sembla qu’on montoit à son