monde ; il voit maintenant dans tous les projets du signor, sans pourtant en savoir un mot.
— Comment cela ? dit madame Montoni.
— Mais il m’a fait promettre de ne le pas dire, et pour le monde entier je ne voudrois pas le désobliger.
— Que vous a-t-il fait promettre de ne pas dire, reprit sévèrement madame Montoni ? je veux le savoir.
— Oh ! madame, dit Annette, pour l’univers je ne le dirois pas. — Je veux le savoir à l’instant, répliqua sa maîtresse.
Annette gardoit le silence.
— Le signor va le savoir, reprit madame Montoni ; il vous fera bien tout découvrir.
— C’est Ludovico, dit Annette, c’est lui qui a tout découvert. Mais pour l’amour de Dieu, madame, ne dites donc rien au signor, et vous saurez tout à l’instant. Madame Montoni le lui promit.
— Eh bien ! madame, Ludovico disoit que le signor mon maître… que le signor mon maître est… est…
— Est quoi ? dit sa maîtresse impatiemment.
Que le signor mon maître, va se faire grand voleur. Il va faire voler pour son