Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

porte ; et par quelques degrés, ils descendirent dans une chapelle. À la lueur du flambeau, Emilie observa qu’elle étoit tout en ruine, et se rappela tout-à-coup, avec une émotion pénible, un entretien d’Annette sur ce sujet. Elle contemploit avec effroi ces murs garnis d’une mousse verdâtre qui n’avoient plus de voûte à soutenir. Elle voyoit ces fenêtres gothiques dont le lierre et la brioine avoient long-temps suppléé les vitraux. Leurs guirlandes enlacées s’entremêloient maintenant aux chapiteaux brisés qui, autrefois, avoient soutenu la voûte. Bernardin se heurta sur le pavé détruit. Il fit un jurement effroyable, et les sombres échos le rendirent plus terrible. Le cœur d’Emilie se troubla ; mais elle continua de le suivre, et il tourna vers une des ailes de la chapelle. Descendez ces degrés, mademoiselle, lui dit Bernardin, et il prit un escalier qui sembloit mener à de profonds souterrains. Emilie s’arrêta, et lui demanda d’une voix tremblante où il prétendoit la conduire.

— Au portail, lui dit Bernardin.

— Ne pouvons-nous y aller par la chapelle ? dit Emilie.

— Non, signora, elle nous conduiroit dans la seconde cour, où je n’ai pas envie