Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/53

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Cavigni conjectura que ce devoit être une légion de Condottieri, alors en marche pour Modène.

Une partie de la cavalcade étoit alors dans la vallée, l’autre remontoit dans les montagnes vers le nord, et quelques traîneurs restoient encore au bord des précipices où d’abord ils avoient tous paru. On auroit cru voir une armée nombreuse. Pendant que Montoni et les autres regardoient cette marche militaire, on entendit sonner la trompette et frapper les cymbales dans le vallon. D’autres leur répondirent à l’instant. Emilie écouta avec émotion, de la hauteur, ces sons aigus qui réveilloient les échos des montagnes. Montoni expliqua les signaux, dont il parut très-bien connoître l’usage, et en conclut qu’ils n’avoient rien d’hostile. L’uniforme des soldats et le genre de leurs armes confirmèrent pour lui la conjecture de Cavigni. Il eut la satisfaction de les voir s’éloigner sans s’arrêter pour examiner le château. Il ne quitta pas les remparts que les bases des montagnes ne les eussent tous dérobés à sa vue, et que le dernier murmure des trompettes ne se fût évanoui dans les airs. Cavigni et Verezzi parurent animés de ce spectacle, qui sem-