Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/64

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le carrosse du comte où il étoit encore ; il attendoit à la grande porte, car le portier venoit justement de se coucher ; il y avoit beaucoup d’hommes à cheval qui portoient tous des flambeaux allumés. Quand la porte s’est ouverte, le comte a dit quelque chose que je n’ai pas pu entendre, et alors il est entré, et un autre avec lui. Je croyois, moi, que monsieur étoit couché, et je courois au cabinet de madame pour entendre ce que je pourrois : j’ai rencontré en chemin Ludovico ; il m’a dit que monsieur n’étoit pas couché, et qu’il tenoit conseil avec les autres Signors au bout de la galerie du nord. Ludovico a levé son doigt et l’a mis sur ses lèvres avec un air, comme pour me dire : Il y en a plus que vous ne pensez, Annette ; mais taisez-vous. Aussi je me suis tû, mademoiselle, et je suis tout de suite revenue à vous.

— Emilie demanda quel étoit l’homme qui accompagnoit le comte, et comment Montoni les avoit reçus ; mais Annette ne put le lui dire.

— Ludovico, ajouta-t-elle, alloit justement appeler le valet-de-chambre de monsieur Montoni, pour qu’il l’informât de cette arrivée, lorsque je l’ai trouvé moi-même.