Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/90

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gner. Je vous prie, comte, dit-elle, songez à votre sûreté, et ne restez pas plus long-temps : je tremble des conséquences de l’emportement de Verezzi et du ressentiment de Montoni, s’il apprenoit que vous êtes ici.

Le visage de Morano se couvrit de rougeur, ses yeux étincelèrent ; mais il sembla s’efforcer de vaincre son émotion, et répliqua d’une voix plus calme : Vous prenez intérêt à ma sûreté, j’en prendrai soin et je sortirai d’ici ; mais avant que je me retire, laissez-moi entendre de vous que vous faites des vœux pour moi ; et en disant ces mots, il la regarda d’un air tendre et affligé.

Emilie en renouvela l’assurance ; il prit sa main qu’elle retiroit à peine, et la porta jusqu’à ses lèvres. Adieu, comte Morano, dit Emilie : elle alloit se retirer, quand un second message arriva de la part de Montoni : elle conjura Morano, s’il vouloit conserver sa vie, de quitter à l’instant le château. Il la regarda en silence avec l’air du désespoir. Elle n’eut pas le temps de réitérer ses instances, et n’osant pas désobéir au second ordre de Montoni, elle sortit pour l’aller trouver.

Il étoit au salon de Cèdre qui joignoit la