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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/137

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semens aux voyageurs. Cet homme causoit souvent à part avec Bertrand. Emilie l’observa : c’étoit un paysan grand, mais non pas robuste, d’une complexion pâle et d’un regard perçant. Son extérieur n’annonçoit pas un caractère qui pût gagner la confiance d’une jeune personne ; il n’y avoit rien dans ses manières qui pût lui concilier la bienveillance.

Ugo s’impatientant, demandoit à souper, et prenoit même un ton d’autorité qui ne sembloit admettre aucune réplique. — Je vous attendois il y a une heure, dit le paysan ; car j’avois eu vers les trois heures une lettre du signor Montoni. Moi et ma femme, nous ne comptions plus sur vous, nous avions été nous coucher. Comment vous êtes-vous trouvés de l’orage ?

— Mal, répliqua Ugo, fort mal ; et nous serons aussi mal ici, si vous ne vous dépêchez pas davantage. Donnez plus de vin, et dites-nous ce que nous mangerons.

Le paysan plaça devant eux tout ce que contenoit la chaumière ; lard, vin, figues, et des raisins d’un goût exquis et d’une grosseur prodigieuse.

Après qu’Emilie se fut un peu rafraîchie, lu femme du paysan lui indiqua sa chambre. Emilie fit quelques questions au sujet de