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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/156

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siégé par des troupes qui sembloient décidées à tout oser, à tout souffrir pour triompher. La force de la place résista à une si violente attaque ; la garnison fit une défense vigoureuse, et la disette que l’on éprouvoit sur ces montagnes arides, obligea les assaillans à la retraite.

Quand Montoni se vit de nouveau paisible possesseur d’Udolphe, il envoya Ugo pour chercher Emilie ; il avoit voulu s’assurer d’elle dans un lieu moins exposé qu’un château, où l’ennemi, après tout, pouvoit pénétrer. La tranquillité rétablie, il étoit impatient de la tenir dans les murailles d’Udolphe. Il chargea Ugo d’aider Bertrand à la ramener au château. Forcée de partir, Emilie dit un tendre adieu à la douce Maddelina. Elle avoit passé quinze jours en Toscane, et y avoit goûté un intervalle de repos ; elle en avoit besoin pour remettre ses esprits, elle s’en vit enlever à regret. Elle remonta les Apennins ; de leurs hauteurs elle jeta un long et triste regard sur la contrée charmante qui s’étendoit à ses pieds, et sur cette Méditerranée, dont elle avoit tant désiré que les vagues la reportassent en France ; mais le chagrin qu’elle sentoit en retournant au théâtre de ses souffrances, étoit néanmoins adouci par l’idée que Valancourt