Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/173

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jamais elle ne se rappeloit sans horreur. Elle fut violemment surprise que, dans cette chambre et à cette heure, il se trouvât de la lumière ; elle se sentit une terreur telle que, dans la foiblesse de ses esprits, elle n’osoit plus la regarder ; elle s’attendoit presqu’à voir lentement ouvrir la porte et paroître un objet hideux. Elle écouta dans le passage, elle regarda sans y rien voir, et conclut que Verezzi avoit été chercher une lampe ; elle crut qu’il reviendront bientôt, et en fut plus incertaine sur la route qu’elle choisiroit, ou plutôt sur celle qu’elle pourroit prendre dans l’ombre.

Une clarté foible brilloit encore sous la porte opposée ; mais son horreur pour cette chambre étoit si forte et si bien fondée, qu’elle ne put se résoudre à en tenter l’entrée, quoiqu’elle pût y trouver une lumière, si nécessaire à sa sûreté. Elle respiroit à peine, et restoit au bout du passage, quand elle entendit un frottement, et enfin une voix basse, mais si près d’elle, qu’elle donna dans son oreille. Elle eut assez de présence d’esprit pour réprimer son émotion, et rester immobile. L’instant d’après elle reconnut la voix de Verezzi, qui ne paroissoit pas savoir qu’elle étoit là, et qui se parloit à lui-même. L’air est plus frais, dit-il ; sans