Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/181

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l’envoya demander sur-le-champ. Elle obéit : il étoit seul. — J’apprends, dit-il, que vous n’avez pas été cette nuit dans votre chambre : où l’avez-vous passée — Emilie lui détailla quelques circonstances de sa frayeur, et lui demanda sa protection pour en prévenir le retour. — Vous connoissez les conditions de ma protection, lui dit-il : si réellement vous en faites cas, vous ferez en sorte de vous l’assurer. Cette déclaration précise qu’il ne la protégeroit que sous condition, pendant sa captivité dans le château, convainquit Emilie de la nécessité de se rendre ; mais d’abord elle lui demanda s’il permettroit son départ immédiatement après qu’elle auroit signé l’abandon. Il le promit solennellement, et lui présenta le papier, par lequel elle lui transportait tous ses droits.

Elle fut long-temps incapable de signer, son cœur étoit déchiré par divers intérêts opposés ; elle alloit renoncer à la félicité de sa vie, à l’espérance qui l’avoit soutenue pendant une si longue suite d’adversités.

Montoni lui répéta les conditions de son obéissance ; il lui observa de nouveau que ses momens étoient précieux ; elle prit le papier et le signa. À peine avoit-elle fini, qu’elle retomba sur sa chaise ; mais, bien-