Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/198

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redoutés. Son nom étoit souvent prononcé dans les conversations que Bertolini et Verezzi avoient ensemble, et devenoit toujours l’occasion d’une dispute. Montoni avoit perdu des sommes énormes contre Verezzi ; il devenoit d’une probabilité terrible qu’il la destinoit à s’acquitter envers lui. Mais comme Emilie ignoroit qu’après un service signalé, Montoni avoit encouragé l’espoir que Bertolini entretenait sur elle, elle ne pouvoit s’expliquer les contestations de Bertolini et de Verezzi. Au reste, leurs motifs lui importoient fort peu. Elle croyoit voir sa perte multipliée sous toutes les formes. Elle conjuroit Ludovico plus instamment que jamais de revoir le prisonnier, et de ménager leur évasion.

Enfin Ludovico lui dit qu’il avoit revu le chevalier ; que celui-ci l’avoit engagé à se confier au gardien de sa prison, dont il avoit déjà éprouvé la bienveillance, et qui lui avoit accordé la permission d’aller une demi-heure dans le château, la nuit suivante, quand Montoni et ses compagnons seroient ensevelis dans le plaisir. Cela est honnête, assurément, ajouta Ludovico mais Sébastien sait bien qu’il ne court aucun risque en laissant sortir le prisonnier, car s’il peut échapper aux barreaux et aux