Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/210

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qui l’avoit suivie depuis sa chambre, se mit à aboyer. — Le chien nous trahira, dit Dupont, il faut que je le tienne. — Je crains, dit Emilie, qu’il ne nous ait déjà trahis. Dupont le prit, et pendant qu’ils écoutoient tous, ils entendirent Ludovico qui disoit à la sentinelle : Je tiendrai votre place pendant ce temps-là.

— Attendons une minute, répliqua la sentinelle, et vous n’aurez pas cet embarras. Ou va envoyer les chevaux aux écuries du voisinage ; on refermera les portes, et je pourrai quitter un moment. — Je n’appelle pas cela un embarras, mon camarade, lui dit Ludovico : vous me rendrez le même service une autre fois. Allez, allez goûter de ce vin ; les compères qui viennent d’arriver, en boivent assez sans vous.

Le soldat hésita, et appela dans la seconde cour pour savoir si l’on n’emmèneroit pas les chevaux, et si l’on pourroit refermer les portes. Ils étoient tous trop occupés pour lui répondre, quand même ils l’auroient entendu.

— Oui, oui, lui dit Ludovico, ils ne sont pas si fous ; ils partagent tout entre eux. Si vous attendez que les chevaux partent, vous attendrez que le vin soit bu. J’ai pris ma part ; mais puisque vous ne voulez