Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/33

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telle requête. Elle hésita, pâlit, trembla, et s’évanouit presqu’à ses pieds. Il vit son émotion avec une apparente indifférence, et rompit le silence pour lui dire qu’il lui tardoit de retourner au salon. Emilie eut la force de répéter alors la demande qu’elle avoit faite. Montoni lui donna un refus absolu ; et elle reprit tout son courage.

— Je ne puis, monsieur, dit-elle, rester ici avec convenance, et je pourrois vous demander de quel droit vous m’y voulez retenir.

— C’est par ma volonté, répondit Montoni, en mettant la main sur la serrure ; cela doit vous suffire.

Emilie voyant bien qu’une pareille décision n’admettoit point d’appel, n’essaya pas de soutenir ses droits, et fit un foible effort pour en démontrer la justice. — Pendant que ma tante vivoit, monsieur, dit-elle d’une voix tremblante, ma résidence ici pouvoit être décente ; mais maintenant qu’elle n’est plus, il doit m’être permis de partir. Ma présence, monsieur, ne sauroit vous être agréable, et un plus long séjour ne serviroit qu’à m’affliger.

— Qui vous a dit que madame Montoni fût morte ? dit-il avec un regard perçant. Emilie hésita. Personne ne le lui avoit dit,