Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/37

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leur combat, cet infâme Orsino voulut encore atteindre Verezzi, et en fut encore empêché.

Les combattans furent enfin séparés ; et après de violentes querelles, on réussit à les réconcilier. Montoni sortir sur-le-champ, accompagné par Orsino, et ils eurent tête à tête un fort long entretien.

Emilie, pendant ce temps, confondue des derniers mots de Montoni, oublia, dans le premier moment, la résolution qu’il lui avoit annoncée de la retenir dans le château ; elle ne pensoit qu’à sa malheureuse tante. Il avoit dit qu’elle étoit à la tour d’orient. Souffrir, comme il le faisoit, que les restes de son épouse demeurassent ainsi sans sépulture, c’étoit un excès de brutalité dont elle n’euroit pas cru que Montoni lui-même fût capable.

Après une lutte intérieure, elle se détermina à profiter de sa permission et à donner un dernier regard à cette tante infortunée. Elle retourna chez elle dans ce dessein ; et pendant le temps qu’elle attendait Annette, elle s’efforça d’acquérir assez de force pour soutenir le spectacle qu’elle alloit essuyer. Elle frémissoit ; mais elle sentoit que le souvenir d’avoir rempli son dernier devoir