Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/51

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tendu une souris trotter. Soudain Lancelot me dit : Sébastien, ne vois-tu rien ? Je tournai ma tête sur la gauche, comme à présent.

— Non, lui dis-je. Paix, dit Lancelot, regarde là… justement auprès du canon. Je regardai et crus voir quelque chose ; mais on n’avoit de clarté que celle des étoiles, et je ne pouvois pas bien distinguer. Nous restâmes en silence, nous observâmes, et nous vîmes passer quelque chose près du mur du château, et en face de nos postes.

— Et que ne le saisîtes-vous ? s’écria un soldat qui n’avoit pas encore parlé.

— Oui, que ne le saisîtes-vous ? dit Roberto.

— Si vous y aviez été, vous l’auriez fait, reprit Sébastien : vous auriez eu la hardiesse de le prendre à la gorge, quand c’eût été le diable même ? Nous n’avons pas pris une pareille liberté, parce que nous ne sommes pas aussi familiers avec lui que vous l’êtes peut-être, vous autres. Mais, comme je le disois, il s’éloigna très-vîte : nous n’étions pas revenus de notre surprise, que déjà il étoit parti ; nous savions bien qu’on le suivroit inutilement ; nous veillâmes toute la nuit, et nous ne le vîmes plus. Le lendemain matin nous dîmes à nos camarades de l’autre rempart ce qui s’étoit passé au nôtre ; mais