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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/60

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coups épouvantables qui sembloient ébranler le château jusque dans ses fondemens.

Il s’écoula ainsi un temps considérable ; mais au milieu du fracas de l’orage elle crut entendre une voix : elle se leva pour s’en assurer, elle vit la porte s’ouvrir, et Annette s’avancer avec toute l’horreur de l’effroi.

— Elle se meurt ! mademoiselle. Madame se meurt, dit-elle.

Emilie tressaillit, et courut chez sa tante. Quand elle entra, madame Montoni paroissoit évanouie ; elle étoit calme et insensible. Emilie, avec un courage qui ne savoit point céder à la douleur toutes les fois que son devoir exigeoit son activité, Emilie n’épargna aucun moyen de la rappeler à la vie ; mais le dernier effort étoit fait, elle avoit fini pour toujours.

Quand Emilie s’aperçut de l’inutilité de ses soins, elle fit plusieurs questions à la tremblante Annette ; elle apprit que madame Montoni étoit tombée dans une sorte d’assoupissement bientôt après le départ d’Emilie, et qu’elle étoit restée en cet état jusqu’à l’instant qui avoit précédé sa mort.

Je m’étonnois, mademoiselle, dit Annette, que ma maîtresse n’eût pas peur du tonnerre, tandis que j’étois si effrayée.