Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/69

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mais elle se résolut à ce qu’aucune persécution personnelle n’eût le pouvoir de lui faire rien céder. C’étoit surtout pour Valancourt qu’elle prétendoit garder son héritage ; il lui ménageroit une aisance qui détermineroit leur bonheur. À cette idée, elle sentit bien toute sa tendresse ; elle anticipa le moment où son amitié généreuse diroit à Valancourt que tous ces biens étoient à lui ; elle voyoit le sourire qui animeroit ses traits, le regard affectueux qui exprimeroit sa joie et toute sa reconnoissance ; elle crut à cet instant qu’elle pouvoit braver tous les maux que l’infernale méchanceté de Montoni pourrait vouloir lui préparer. Elle se souvint alors, et pour la première fois depuis la mort de madame Montoni, qu’elle avoit des papiers relatifs à ces biens, et elle résolut de les chercher aussitôt que Montoni auroit terminé l’entretien.

C’est dans une telle disposition qu’elle vint le trouver à l’heure prescrite ; elle attendoit qu’il eût parlé avant de renouveler sa prière. Il étoit avec Orsino et un autre officier, et près d’une table couverte de papiers dont il paroissoit prendre lecture.

Je vous ai fait demander, Emilie, dit Montoni en levant la tête ; je désire que