Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/100

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se promener dans les bois, pour partager la joie des paysans. La scène se passoit dans une clairière, où les arbres formoient un salon de verdure ; des branches de vignes, chargées de grappes mûres, pendoient en festons de leurs rameaux ; dessous étoient des tables, où le fruit, le vin, le laitage, sous diverses formes, composoient des mets champêtres : on avoit préparé des sièges, pour le comte et sa société ; à peu de distance étoient des bancs pour les vieillards, mais la plupart cherchoient à se joindre à la danse : elle commença après le soleil couché, et des vieillards de soixante ans, chantoient peut-être avec plus de mesure et de gaîté, que ne faisoient les jeunes gens.

Les ménétriers assis à terre au pied des arbres, sembloient participer eux-mêmes à la gaîté que répandoient leurs instrumens ; c’étoient le galoubet et une espèce de longue guitare. Il y avoit, en outre, un enfant qui frappoit un tambourin, et dansoit seul, à moins que, jetant son instrument, il ne se mêlât aux danseurs, et par ses gestes ridicules, ne redoublât les éclats de rire et le mouvement de cette fête rustique.

Le comte jouissoit de ces plaisirs auxquels sa libéralité avoit contribué ; Blanche