Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/13

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Il donna un grand coup à son cheval, et tous deux se mirent au grand galop. Après une course assez longue, ils regardèrent derrière eux ; les lumières étoient si éloignées, qu’à peine les distinguoit-on ; les cris avoient fait place au plus profond silence. Les voyageurs alors modérèrent leurs pas, ils tinrent conseil sur la direction qu’ils dévoient suivre. Ils se décidèrent à se rendre en Toscane, à tâcher de gagner la Méditerranée, et à s’embarquer promptement pour la France. M. Dupont avoit le projet d’y accompagner Emilie, s’il pouvoit découvrir que son régiment en eût repris la route.

Ils étoient alors dans le chemin qu’Emilie avait suivi avec Ugo et Bertrand. Ludovico, le seul de la troupe qui connût les passages de ces montagnes, assura qu’un peu plus avant, à une croisière des chemins, ils en trouveroient un qui descendroit aisément en Toscane ; et qu’à peu de distance, on rencontreroit une petite ville où l’on pourroit se procurer les choses nécessaires au voyage.

— J’espère seulement, ajouta-t-il, que nous ne trouverons pas les pelotons des bandits : il y en a plusieurs en campagne, je le sais. Néanmoins, j’ai toujours un