Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/138

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assiéger Udolphe. Il ne falloit qu’une poignée d’hommes déterminés. Il étoit très-possible de rencontrer Montoni et les siens hors de leurs murs, et de les attaquer ; ou bien l’on approcheroit du château avec le secret que pouvaient comporter de petits pelotons, et l’on prendroit avantage de quelque trahison ou de quelque négligence pour pénétrer à l’improviste jusques dans l’enceinte d’Udolphe.

Cet avis fut sérieusement médité, et l’officier qui l’avoit conçu eut la disposition des troupes. Il ne s’occupa d’abord que de ruses ; il se posta dans le voisinage d’Udolphe, et chercha à se ménager l’assistance de plusieurs des condottieri. Il n’en trouva aucun qui ne fût prêt à punir un maître impérieux, et à s’assurer ainsi le pardon du sénat. Il apprit le nombre des troupes de Montoni, et sut que ses derniers succès l’avoient fort augmenté. L’entreprise fut bientôt mise à fin : l’officier approcha avec sa troupe ; ses intelligences dans l’intérieur, qui lui avoient procuré le mot d’ordre, lui donnèrent toute sorte de secours ; Montoni et ses officiers furent surpris par un détachement qui s’empara de leur appartement, pendant qu’un autre, après un combat fort léger, faisoit rendre les armes à toute la