Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/154

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Emilie resta à la fenêtre, rêvant tristement sur le destin de l’infortunée marquise, et attendant avec intérêt la musique nocturne. Le calme de la nuit ne fut troublé que par le murmure des bois, dont un léger zéphyr agitoit le feuillage. La cloche du couvent sonnoit aussi par intervalle. Emilie se retira de la fenêtre, et s’assit près de son lit, dans une mélancolie que cette heure solitaire entretenoit. Le cahrme fut interrompu soudain, non par de la musique, mais par un bruit fort singulier, qui sembloit venir de la chambre voisine ou de celle qui étoit au-dessous. La catastrophe terrible qu’on venoit de lui raconter, les circonstances mystérieuses liées avec ce château, avoient si fort ébranlé ses esprits, qu’elle céda un moment à une crainte superstitieuse. Le bruit ne se renouvela pourtant pas, et elle chercha à s’endormir, pour oublier dans le sommeil la désastreuse histoire qu’elle avoit entendue.