Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/169

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importuné de rapports qui répandroient l’alarme et la confusion dans la maison. — Le temps, ajouta-t-elle, le temps peut expliquer cette mystérieuse affaire ; attendons-en le dénouement en silence.

Dorothée consentit volontiers ; mais alors elle se rappela que tout l’appartement du nord étoit resté ouvert : elle n’avoit pas le courage de retourner seule pour en fermer la première porte. Emilie, non sans quelque effort, surmonta assez bien sa crainte, pour offrir de l’accompagner jusqu’au pied de l’escalier, et de l’y attendre. Rassurée par cette complaisance, Dorothée se remit en marche, et sortit avec Emilie.

Aucun bruit ne troubloit le silence dans les salles et dans les galeries. Quand Dorothée fut au pied de l’escalier, la résolution lui manqua : elle s’arrêta quelques momens pour écouter, n’entendit rien, et monta, pendant qu’Emilie restoit en bas. Les yeux de Dorothée n’osèrent pas se porter sur l’appartement, dont elle se contenta de fermer bien vîte la première porte, et elle revint joindre Emilie.

En avançant le long du passage qui conduisoit dans la grande salle, elles entendirent des soupirs et de profondes lamentations qui sembloient venir de cette même