Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/191

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— Ah ! pauvre garçon, reprit le comte, je m’apperçois que vous êtes aussi simple que les autres. Demain vous serez convaincus de vos ridicules erreurs. Mais, chut ! Quelle voix !

— Oh ! monsieur, c’est la voix que nous entendons souvent avec l’accompagnement.

— Souvent, dit le comte ; quoi ! bien souvent ? Elle est très-belle.

— Oh ! monsieur, je ne l’ai entendue pour mon compte que deux ou trois fois ; mais ceux qui demeurent ici depuis long-temps l’ont entendue bien davantage.

— Quelle tenue ! reprit le comte ; quelle cadence ! quelle douceur ! C’est quelque chose de plus qu’humain.

— C’est ce qu’on assure, monsieur, dit le valet : on prétend bien que ce n’est rien d’humain ; et si j’osois dire ce que j’en pense…

— Paix ! dit le comte, en écoutant le chant qui s’éloignoit.

Cela est étrange, continuait-il, en quittant la fenêtre. Pierre, fermez la fenêtre. Pierre obéit ; le comte le renvoya, et fut long-temps à perdre l’impression de cette harmonie, qui agitoit avec tant de douceur ses organes et son imagination. Le doute et la surprise maîtrisoient fortement son esprit.

Ludovico, pendant ce temps dans le