Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/198

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siez été accueilli avec honneur, plutôt que de vous cacher dans mon château, et de pénétrer dans ma chambre à minuit ?

L’étranger fronça le sourcil, et se détourna en silence. Le baron répéta sa question.

— Je ne viens pas, dit le chevalier, pour répondre aux demandes, mais pour révéler des faits : si vous voulez en savoir davantage, suivez-moi. J’engage de nouveau l’honneur d’un chevalier que vous reviendrez sain et sauf. Hâtez-vous de prendre un parti, ou je vais me retirer.

Après un moment d’incertitude, le baron se détermina à suivre l’étranger et à voir le résultat de cette extraordinaire invitation ; il tira son épée, et prenant une lampe, il dit au cavalier de le conduire. L’autre obéit, ouvrit la porte, et ils passèrent dans l’antichambre ; le baron surpris de voir ses pages endormis, entra en colère, et se disposoit à les réprimander. Le chevalier fit signe de la main, et regarda le baron d’un air si expressif, que ce dernier retint son ressentiment, et passa outre.

Le chevalier descendit par un escalier, ouvrit une porte secrète que le baron avoit cru n’être connue que de lui seul, et, traversant plusieurs passages étroits, ils parvinrent à une autre porte qui s’ouvroit hors