Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/201

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piroit profondément, et s’arrêtoit quelquefois. Il arriva enfin dans un lieu où les arbres se réunissoient : il se retourna avec un regard épouvantable, et montra la terre. Le baron y vit le corps d’un homme étendu de toute sa longueur, et baigné dans son sang. Il avoit une large blessure au front, et la mort étoit sur ses traits.

Le baron en appercevant ce spectacle tressaillit d’horreur, regarda le chevalier pour en avoir l’explication, et alloit soulever le corps, pour s’assurer s’il ne conservoit pas quelques restes de vie. Mais l’étranger, faisant signe de la main, fixa sur lui un regard si expressif et si douloureux, que non-seulement il en demeura surpris, mais que même il s’arrêta.

Mais quelles furent les émotions du baron, quand, en approchant la lampe du corps, il découvrit une ressemblance exacte entre cette figure et celle de l’étranger qui le conduisoit ? Confondu d’étonnement, il regardoit le chevalier. Tout-à-coup il le vit changer, pâlir, s’évanouir par degrés, et disparoître enfin à ses regards surpris. Pendant que le baron étoit resté immobile sur la place, une voix prononça ces paroles.

Ludovico tressaillit, et posa le livre. Il pensa qu’il entendoit une voix dans la