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moyen de me promener la nuit sur la terrasse.

Emilie devint très-attenvive, et Dupont continua.

— En m’accordant cette permission, mon garde savoit bien que je ne pourrois m’évader. Le château étoit gardé avec une extrême vigilance, et la terrasse étoit élevée sur un roc perpendiculaire. Il me montra aussi une porte cachée dans la boiserie de la chambre où j’étois détenu, il m’apprit à l’ouvrir. Cette porte donnoit sur un passage formé dans l’épaisseur des murs ; il s’étendoit le long du château, et venoit aboutir au coin du rempart oriental. J’ai appris depuis qu’il se trouvoit d’autres couloirs dans les murailles énormes de ce prodigieux édifice. On les destinoit certainement à faciliter les évasions en temps de guerre. C’est par ce chemin que, pendant la nuit, je me rendois à la terrasse. Je m’y promenois avec une extrême précaution, de peur que mes pas ne me trahissent. Les sentinelles étoient placées assez loin, parce que les murailles, de ce côté, suppléoient aux soldats. Dans une de ces promenades nocturnes, je remarquai une lumière qui venoit d’une fenêtre au-dessus de ma prison. Il me vint à l’esprit que cet appartement pouvoit être