terraine, d’où vous ne reviendriez jamais.
— Non, répondit Blanche en riant ; vous paroissez aimer si fort les aventures, que je vous les abandonne toutes.
Eh bien ! je consens à les achever, pourvu qu’un jour je puisse les raconter.
— Ma chère demoiselle Béarn, dit Henri qui entroit, les revenans de ce temps-ci ne seroient pas assez mal appris pour essayer de vous faire taire. Nos revenans sont trop civilisés pour condamner une dame à un purgatoire plus cruel que le leur, quel qu’il soit.
Mademoiselle Béarn ne fit que rire ; le comte entra, et l’on servit le souper. Le comte parla fort peu, parut distrait, et fit souvent l’observation que, depuis qu’il n’avoit vu ce lieu, il étoit bien changé ! Il s’est écoulé bien des années depuis cette époque, dit-il ; les grands traits du site sont les mêmes, mais ils me font une impression bien différente de celle que je sentois autrefois. — Est-ce que ce théâtre, dit Blanche, vous a paru jadis plus agréable qu’aujourd’hui ? cela me semble à peine possible. Le comte la regarda avec un sourire mélancolique ; il étoit autrefois aussi délicieux à mes regards, qu’il l’est maintenant, aux vô-