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vèrent involontairement au grand auteur de ces sublimes objets. Elle fit une prière plus fervente que jamais elle n’en avoit prononcé sous les tristes voûtes du cloître. Elle resta en contemplation, jusqu’à ce que, vers minuit, l’obscurité s’étendît sur toute la contrée ; alors elle se coucha, et ne fit que d’heureux songes. Doux sommeil, que connoissent seuls la santé, le bonheur et l’innocence !


CHAPITRE III.

Le sommeil de Blanche se prolongea bien long-temps après l’heure que la veille elle avoit si impatiemment désirée : sa femme-de-chambre, fatiguée du voyage, ne l’appela que pour déjeûner. Ce désagrément fut oublié bien vîte, quand en ouvrant la fenêtre, elle vit d’un côté la grande mer étincelante aux rayons du matin ; les voiles légères, et les rames qui fendoient l’onde ; de l’autre, les bois, leur fraîcheur, les vastes plaines, les montagnes bleues, qui se coloroient de l’éclat du jour.

En respirant cet air si pur, la santé s’épa-