Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/64

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pourtant aussi bien qu’il étoit possible ; mais ses peintures effacées, ses draperies déchirées, autrefois magnifiques, attestoient le passage du temps, et indiquoient celui qui s’étoit écoulé depuis qu’on ne le soignoit plus. La compagnie prit des rafraîchissemens, goûta des fruits ; et les cors, placés dans les bois, faisoient retentir un écho qui prolongeoit, et même adoucissoit leurs tons mélancoliques. Leur harmonie interrompoit seule un calme parfait. Ce lieu obtint jusqu’au suffrage de la comtesse, et peut-être le plaisir de parler meubles et ornemens l’engagea à s’étendre fort longuement sur la nécessité de l’embellir. Le comte, qui mettoit son bonheur à voir ses goûts se rapprocher de la nature, acquiesça à tous ses projets : il falloit renouveler les peintures et les corniches, les sofas seroient en damas vert ; des statues de marbre, représentant les nymphes des bois, et portant sur la tête des corbeilles de fleurs naturelles, seroient placées entre les fenêtres. Ces fenêtres s’ouvroient jusqu’en bas : comme le salon étoit octogone, on y entroit de tous côtés ; chacune offroit un point de vue différent, chacune présentoit un sentier pour conduire à quelque objet curieux ou pittoresque.

Après une assez longue promenade, la