Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/109

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ment ; elle resta à sa place. Sainte-Foix regarda le comte, et le comte déclara qu’il aimoit mieux ne pas quitter le feu où il se réchauffait. Les chasseurs vantèrent la galerie, et doublèrent leurs instances avec une courtoisie si apparente, que le comte, malgré ses doutes, et craignant de les manifester, consentit enfin à les suivre. Les passages longs et ruinés par lesquels on le mena l’effrayèrent ; mais le fracas du tonnerre qui, alors éclatait de toutes parts, ne permettoit pas de s’éloigner, et le comte craignoit de provoquer ses conducteurs en leur laissant voir sa défiance. Les chasseurs montroient le chemin avec une lampe. Le comte et Sainte-Foix, qui désiroient leur plaire en affectant la familiarité, portoient chacun une chaise, et Blanche suivoit lentement. Sa robe s’accrocha dans un clou de la muraille ; elle s’arrêta pour la dégager. Le comte qui parloit à Sainte-Foix, ne s’en aperçut pas ; et tournant tout à coup par un angle, Blanche resta seule dans une entière obscurité. Un coup de tonnerre empêcha qu’on n’entendît ses cris ; elle acheva de retirer sa robe, et suivit avec promptitude le chemin où elle les croyoit. Une lumière qu’elle vit de loin la confirma dans cette idée ; elle s’avança vers