Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/115

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ques-uns seulement, et le reste sera bientôt réduit.

— Je vous dirai un meilleur moyen, dit l’autre impatiemment. Approchez.

Blanche qui écoutoit cet entretien dans un état d’angoisse inexprimable, ne put plus rien entendre, parce que les brigands se parlèrent à voix basse. L’espoir de sauver ses amis, si elle pouvoit promptement les joindre, lui inspira tout à coup de nouvelles forces, et elle tourna ses pas du côté de la galerie, La terreur et l’obscurité conspirèrent alors contr’elle. À peine avoit-elle fait quelques pas, la foible lueur qui partoit de la chambre ne pouvant l’éclairer plus long-temps, son pied glissa sur une marche qui traversoit le passage, et elle tomba sur le plancher.

Les brigands tressaillirent à ce bruit ; ils se turent soudain, et se précipitèrent ensuite dans le passage, pour s’assurer si quelqu’un s’y cachoit, et avoit entendu leur complot. Blanche les vit approcher, et distingua leurs regards farouches. Avant qu’elle, eût pu se relever, ils la saisirent, l’entraînèrent dans la chambre, et ses cris lui attirèrent les plus effroyables menaces.

Ils consultèrent sur ce qu’on feroit d’elle. Sachons d’abord ce qu’elle a entendu, dit