— Les Valancourt, comtes Duverney, reprit M. de Bonnac.
L’émotion que sentit Dupont en découvrant dans son rival le bienfaiteur de son ami, ne sauroit se peindre. Après le premier mouvement de surprise, il dissipa les inquiétudes de M. de Bonnac, et lui apprit que Valancourt, en liberté, étoit venu depuis peu en Languedoc. Son affection pour Emilie le porta ensuite à faire quelques recherches sur la conduite de son rival à Paris. M, de Bonnac en paroissoit fort instruit ; et les réponses que reçut Dupont le convainquirent des calomnies donc Valancourt avoit été l’objet ; et quelque douloureux que fût son sacrifice, il forma le projet de réunir Emilie à son amant, puisqu’il ne lui paroissoit plus indigne des sentimens qu’elle conservoit pour lui.
M. de Bonnac raconta que Valancourt, en entrant dans le monde, avoit été attiré dans les pièges que le vice et l’impudence lui avoient tendus ; tout son temps s’étoit partagé entre une marquise coquette et des assemblées de jeu, où l’envie et l’avarice de ses camarades avoient su l’entraîner. Il avoit perdu de fortes sommes, dans l’espoir d’en regagner de petites ; et c’étoit de ses pertes, que le comte de Villerfort et