parente qui restât à cette dame ; et la conduite mystérieuse de son père se trouva ainsi expliquée.
La ressemblance d’Emilie et de sa malheureuse tante avoit été souvent observée par Laurentini ; mais ce fut surtout à l’heure de sa mort, au moment même où sa conscience lui montrait sans cesse la marquise, que cette ressemblance la frappa, et que dans son délire, elle crut voir la marquise elle-même. Elle osa affirmer, en recouvrant ses sens, qu’Emilie devoit être la fille de cette dame. Elle en étoit convaincue. Elle savoit que sa rivale, en épousant le marquis, lui préféroit un autre amant ; elle ne faisoit aucun doute qu’une passion déréglée n’eût, comme la sienne, conduit la marquise à quelqu’égarement.
Cependant le crime que, d’après des aveux mal compris, Emilie supposoit avoir été commis par Laurentini dans les murs même d’Udolphe, n’avoit jamais eu lieu. Emilie avoit été trompée par le spectacle affreux dont elle avoit eu tant d’effroi ; et c’étoit ce spectacle qui d’abord lui faisoit attribuer les remords de la religieuse à un meurtre exécuté dans le château.
On peut se souvenir que dans une chambre, à Udolphe, étoit un grand voile noir