Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/21

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et ses adhérens s’entêtèrent plus profondément de leurs systèmes. Toutes les terreurs des domestiques augmentèrent à tel point, que la plupart d’entr’eux quittèrent à l’instant le château ; les autres ne restèrent que jusqu’à ce qu’on pût les remplacer.

Les recherches les plus exactes sur le sort de Ludovico furent inutiles. Après plusieurs journées employées sans relâche, la pauvre Annette s’abandonna au désespoir, et la surprise générale fut au comble.

Emilie, dont l’esprit avoit été vivement ému par le sort désastreux de la marquise, et par la mystérieuse liaison qu’elle imaginoit avoir existé entr’elle et Saint-Aubert, étoit particulièrement frappée d’un événement si extraordinaire. Elle étoit, de plus, consternée de la perte de Ludovico, dont la probité, la fidélité, les services, méritoient son estime et sa reconnoissance. Elle désiroit de se retrouver dans la paisible retraite de son couvent ; mais chaque ouverture qu’elle en faisoit étoit reçue avec tristesse par la jeune Blanche, et tendrement écartée par le comte. Elle sentoit pour lui l’affection, le respect, l’admiration d’une fille ; et Dorothée consentit enfin à ce qu’elle pût l’informer de l’apparition qu’elle avoit vue dans l’appartement de la marquise. En