Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/73

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en silence, succomba à la fin sous le poids de son inquiétude ; une fièvre lente la saisit ; elle céda au conseil d’Annette, et fit venir un médecin : on lui conseilla le grand air, l’exercice, l’amusement. Comment, hélas ! réussir à ce dernier point ? Elle entreprit de se distraire en s’occupant à procurer à d’autres le bonheur qu’elle avoit perdu ; quand la soirée étoit belle, elle sortoit, dirigeoit sa promenade vers quelque pauvre chaumière, et combloit souvent les vœux des habitans avant qu’on les lui eût exprimés.

Son indisposition, ses affaires avoient déjà prolongé son séjour à Toulouse au-delà du terme qu’elle avoit fixé ; elle ne vouloit point alors s’éloigner du seul lieu où elle pût se procurer quelqu’instruction sur l’objet de son affliction. Le temps vint cependant où la Vallée exigea sa présence : elle reçut une lettre de Blanche, qui l’informoit que le comte et elle, qui étoient alors chez le baron de Sainte-Foix, se proposoient à leur retour de s’arrêter à la Vallée, si elle y étoit. Blanche ajoutoit qu’ils feraient cette visite avec l’espoir de la ramener au château de Blangy.

Emilie répondit à son amie, elle annonça qu’elle seroit à la Vallée sous peu de jours,