le soleil eût cessé d’éclairer la plaine. — Hélas ! disoit-elle, je retourne près de vous, dont je fus si long-temps éloignée ; mais je ne trouverai plus les parens qui me rendoient si cher votre voisinage ; ils ne seront plus là pour m’accueillir avec un doux sourire ; je n’entendrai plus leur voix si tendre et si douce ; tout sera désert, tout sera muet dans ce séjour, où j’étois jadis si gaie et si heureuse.
Ses larmes ne tarissoient pas en se rappelant ce que la Vallée avoit été pour elle ; mais après ce moment d’abandon, elle en suspendit le cours ; elle se reprocha d’oublier les amis qu’elle possédoit, en regrettant ceux qu’elle avoit perdus. Elle quitta le pavillon et la terrasse, et n’aperçut ni l’ombre de Valancourt, ni celle d’aucun autre.
CHAPITRE V.
Le jour suivant, Emilie quitta Toulouse de bonne heure, et arriva à la Vallée vers le soleil couchant. À la mélancolie que lui inspiroit un lieu que ses parens avoient constamment habité, où ses premières