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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

d’elle, ils étaient les seuls amis de son fils dont Mme de Séryeuse ne se méfiât point. Pourtant, François négligeait ce qui l’avait tant préoccupé : réunir sa mère et les Orgel. Le bonheur qu’il ressentait était si neuf qu’il n’osait aucun geste de peur d’en détruire l’équilibre.

Un jour qu’il lui racontait un dîner de la veille, Mme de Séryeuse lui dit :

— Que doivent penser de toi ces amis ? Tu dois passer pour n’avoir ni feu ni lieu. Pourquoi ne les inviterais-tu pas ?

Il regarda sa mère avec surprise. Était-ce bien elle qui parlait ? Lui qui n’avait jamais osé provoquer cette invitation, maintenant que c’était elle qui la lui proposait, il cherchait des obstacles.

— On dirait que cela te dérange, dit Mme de Séryeuse.

— Comment peux-tu le penser ? s’écria François, en l’embrassant.

Mme de Séryeuse, confuse, repoussa doucement son fils.

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