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Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/140

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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

Anne se croyait affranchi de l’esprit de famille, et pensait citer ce mot de M. d’Orgel sous forme de plaisanterie. Mais la joie qu’il avait de sa découverte prouvait assez qu’il était bien le fils du feu comte d’Orgel.

— Comme vous allez vite, dit Mme de Séryeuse. Êtes-vous sûr que ce n’est pas un peu usurper un titre, que de nous proclamer cousins de Mme d’Orgel parce que nos ancêtres le furent ?

Le bon sens de Mme de Séryeuse plut à Mahaut. Elle avait raison. De la part d’Anne, quel excès ! Mais, ensuite dans son enthousiasme et son étourderie habituels, il prononça une phrase qui vint à la rescousse :

— D’ailleurs vous êtes parente avec toute la Martinique !

Mme de Séryeuse n’avait aucune habitude d’Anne, de ses images, de ses folies. Si « toute la Martinique » signifiait aux yeux d’Anne les trois ou quatre familles avec lesquelles les Grimoard

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