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Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/245

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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

sac, se coiffait d’un abat-jour, essayait mille mascarades qui réveillèrent en Anne la passion la plus profonde des hommes de sa classe, à travers les siècles : celle du déguisement.

Le comte d’Orgel pria François de l’accompagner pour l’aider à descendre des étoffes. Car pour Anne les dessins restaient lettre morte. Il était comme ses ancêtres ignorants, qui gagnaient des batailles, mais n’auraient su déchiffrer une carte. Tandis qu’il ouvrait des tiroirs, il dit à François :

— Je ne sais pas ce qu’a Mahaut. Ce soir, c’est le comble.

François se détourna. Pour la première fois, il ne vit plus en Anne cette espèce de supériorité qu’il lui accordait d’office. Il le jugea. Il le trouvait puéril. Il le regardait se charger d’écharpes, de turbans.


Ils redescendirent, et jetèrent les oripeaux sur le tapis. Les invités se les

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