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Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/253

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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

Mais le prince Naroumof était leur hôte. Elle ne pourrait lui fausser compagnie immédiatement après la réception, et elle sentait la faiblesse la gagner avec une rapidité folle.

« Pourvu que François parte vite, se répétait Mme d’Orgel, qu’il ne sache rien ce soir, qu’il passe encore une nuit calme ».

Soudain, dans son vertige, la folie de sa prière à Mme de Séryeuse lui apparut. Si sa mère ne lui dit pas la vérité, que dira-t-elle ? Aucune raison ne lui paraissait assez convaincante, pour les séparer, hors leur amour, et encore se prenait-elle à douter de cette raison. « Si Mme de Séryeuse invente, François le sentira, voudra savoir, accourra. »

Mme d’Orgel divaguait. Elle se tenait à peine debout devant Hester Wayne.

À ce moment, du salon voisin, où s’attardait le comte qui accompagnait

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