Aller au contenu

Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE BAL DU COMTE D’ORGEL

scène avait laissé froid, admit qu’il allait peut-être avoir mal. Il eut peur moins de la souffrance que des gestes qu’elle lui ferait accomplir. Il pressentit que peut-être il ne considérerait pas toujours cet aveu comme il persistait de le faire : une inconvenance qui tirait sa gravité d’avoir été publiée. Contrairement aux autres hommes qui se laissent aller à ce qu’ils éprouvent, et songent ensuite aux moyens d’empêcher le scandale, le comte allait professionnellement au plus pressé, c’est-à-dire qu’il exploitait son choc, son hébétude, et, commençant par la fin, gardait pour la suite et pour le moment où il serait seul les angoisses du cœur.

Enfin, il semblait comprendre ! Mahaut voyait bien que sa phrase avait porté. Attendant et souhaitant une tempête, elle ferma les yeux. Mais Anne regrettait déjà d’avoir pu, par des mots prononcés plus fort que les autres, sortir de son cérémonial. Mahaut trem-

— 237 —