Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/32

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de la Pagerie ne jouissent pas d’une grande considération. La défaveur, le scandale même atteignent à leur comble, lorsque la jeune Marie-Joseph Tascher s’embarque pour la France et que l’on publie les bans de son mariage avec un Beauharnais, dont le père possède des plantations à Saint-Domingue.

Les Grimoard furent les seuls à ne point tenir rigueur à Joséphine après le divorce. C’est elle qui leur annonce la Révolution. Ils accueillent cette nouvelle avec plaisir. Les Grimoard n’avaient jamais pensé que la famille qui les avait dépouillés de leurs droits pût encore tenir longtemps sur le trône. Peut-être crurent-ils d’abord la Révolution menée par les seigneurs, et pour eux. Mais quand ils sauront la tournure des choses de France, ils blâmeront ceux à qui on coupe la tête de n’avoir pas suivi leur exemple, de n’être pas partis au bon moment, c’est-à-dire sous Louis XIII.

De leur île, comme des voisins mal-