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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

n’avait jamais remarqué le tragique, tant ces deux êtres eux-mêmes ne le ressentaient point. Il écoutait sans surprise cette aveugle lui dire : « Comme tu as mauvaise mine ! » car la vie de François apparaissait incroyable à une femme qui toute la sienne s’était couchée à neuf heures.

Dès que François atteignit un âge l’autorisant à quelque liberté, Mme  de Séryeuse imagina cette combinaison : lui donner une chambre chez les Forbach. Elle leur versait une mensualité pour le logement et les repas de son fils. Mme  Forbach d’abord s’était récriée, la trouvant excessive. Mme  de Séryeuse avait tenu bon. Elle était heureuse de saisir ce prétexte pour aider un peu ces vieux amis des Séryeuse, et encore plus pour pouvoir exercer un contrôle sur son fils. Celui-ci d’ailleurs ne se plaignait nullement de la combinaison. Au contraire, elle lui apportait un équilibre.

Mme  Forbach avait été mariée en

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