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Page:Radiguet - Le Diable au corps, Grasset, 1923.djvu/109

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pour ce panier, sous forme d’envoi aux armées, une fin digne de ces aventures. Mais cette fin était si choquante que je la gardai pour moi.

Marthe voulait suivre la Marne jusqu’à La Varenne. Nous dînerions en face de l’île d’Amour. Je lui promis de lui montrer le musée de l’Écu de France, le premier musée que j’avais vu, tout enfant, et qui m’avait ébloui. J’en parlais à Marthe comme d’une chose très intéressante. Mais quand nous constatâmes que ce musée était une farce, je ne voulus pas admettre que je m’étais trompé à ce point. Les ciseaux de Fulbert ! tout ! j’avais tout cru. Je prétendis avoir fait à Marthe une plaisanterie innocente. Elle ne comprenait pas, car il était peu dans mes habitudes de plaisanter. À vrai dire, cette déconvenue me rendait mélancolique. Je me disais : Peut-être moi qui, aujourd’hui, crois tellement à l’amour de Marthe, y verrai-je un attrape-nigaud,