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Page:Radiguet - Le Diable au corps, Grasset, 1923.djvu/238

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l’ordre autour de lui. Sa vie change. Il classe des papiers. Il se lève tôt, il se couche de bonne heure. Il renonce à ses vices. Son entourage se félicite. Aussi sa mort brutale semble-t-elle d’autant plus injuste. Il allait vivre heureux.

De même, le calme nouveau de mon existence était ma toilette du condamné. Je me croyais meilleur fils parce que j’en avais un. Or, ma tendresse me rapprochait de mon père, de ma mère parce que quelque chose savait en moi que j’aurais, sous peu, besoin de la leur.


Un jour, à midi, mes frères revinrent de l’école en nous criant que Marthe était morte.

La foudre qui tombe sur un homme est si prompte qu’il ne souffre pas. Mais c’est pour celui qui l’accompagne