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Page:Radiguet - Le Diable au corps, Grasset, 1923.djvu/83

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Nous lisions ensemble à la lueur du feu. Elle y jetait souvent des lettres que son mari lui envoyait, chaque jour, du front. À leur inquiétude, on devinait que celles de Marthe se faisaient de moins en moins tendres et de plus en plus rares. Je ne voyais pas flamber ces lettres sans malaise. Elles grandissaient une seconde le feu et, somme toute, j’avais peur de voir plus clair.


Marthe, qui souvent maintenant me demandait s’il était vrai que je l’avais aimée dès notre première rencontre, me reprochait de ne le lui avoir pas dit