Page:Rague - Jane Austen, 1914.djvu/208

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talent ressemble aux petites rivières de son pays natal : elles ne s’étalent pas en nappes grandioses, elles ne scintillent pas en cascades éblouissantes, elles ne s’effondrent pas dans des gouffres térrifiants, mais elles reflètent avec une netteté parfaite tous les détail des menus paysages qui les bordent, du somment de l’orme à la petite touffe d’herbe. C’est cette limpidité que ne trouble aucun élément étranger au sujet, cette fidélité de miroir intelligent de la vie, qui attire aux romans de Jane Austen toute une génération un peu fatiguée des mixtures sentimentales, religieuses, philosophiques et sociales.